À mi-chemin entre pop atmosphérique et lounge jazz, la démarche de ce combo norvégien se singularise par la reprise de poèmes d’EMILY DICKINSON et l’emploi d’un orgue moelleux et velouté. Une voix et une musique aussi intimistes que calorifères – ce soleil de minuit étant le paradoxe climatique des groupes du Nord – nous rappelant BETH GIBBONS (PORTISHEAD) ou ALISON STATTON (WEEK END / YOUNG MARBLE GIANTS). Première prestation du trio en France.

À écouter : Kobert (Norcd)
http://www.kobert.no

Les Stéphanois connaissent bien ANGIL, le groupe de MICKAËL MOTTET, auteur de pop songs anglophones, teintées d’expérimentation. S’appuyant sur les enregistrements d’un autre de ses projets musicaux, les HIDDENTRACKS - lesquels conviaient piano, percussions, saxophone, guitares et samples de vinyles et de voix -, FLAVIEN GIRARD et MICKAËL MOTTET décidèrent de les agrémenter d’une boîte à rythme et d’élucubrations vocales, utilisant un procédé d’écriture quasi-automatique qui mêle les thèmes chers à la société info-spectaculaire, des improvisations soniques et de l’infotainment. Ainsi THE DEFINITIONS étaient nées. Attendons nous à ce qu’à cette nouvelle métamorphose d’ANGIL, la surprise vienne à la rencontre du concert, la performance outrepasse le descriptif, bref que la liberté reprenne ses droits, sabre de bois !

www.myspace.com/thedefinitionstitle

CHRISTOPHE HESS joue de cinq platines Lenco outrageusement mutilées, bardées de fil de fer, de bracelets en caoutchouc, de pointes, de vis et de clous ! Le vinyle en bonne et due forme n’est qu’un accessoire très dispensable de la production sonore. Mais lorsque c'est le cas, il se présente le plus souvent éclaté, découpé et rescotché. Pour la musique, expressionniste et futuriste tout à la fois, pensez à une rencontre entre les boucles en déphasage de STEVE REICH, l’électro de PHILIP JECK et le mécanium de PIERRE BASTIEN. Souffles, chuintements, grattements rebondissent sur une même pulsation cardiaque, proche de l’animal ; on entend le râle obsédant de la bête se rapprocher, on sent sur notre cou son souffle chaud.

À écouter : Monstranz (cd) / Schlepper (lp)
http://www.strotter.org/

Fin de soirée et fin des hostilités : 3 platines, 4 mains, 2 DJ, soit 1 nombre infini de positions et de superpositions de couches d’un duo attentif à ce que leur son minimal transpire, craque et vrille !

www.myspace.com/mygenome
www.myspace.com/monsieurjacquesmusic

Le duo de VINCENT BEYSSELANCE et THOMAS BONVALET (guitare classique amplifiée) participa sous le nom de CHEVAL DE FRISE aux Musiques Innovatrices en 2003. THOMAS BONVALET passa l’année qui suivit leur split à des collaborations fructueuses (RADIKAL SATAN, AUSTIN TOWNSEND), puis monta un projet solo intitulé L'OCELLE MARE. S'accompagnant de petites percussions et d'harmonica, le corps entier se voue à la guitare, sous des formes tendues, courtes, complexes, souvent en suspens ou irrésolues... Un des parcours les plus originaux et novateurs en France aujourd’hui.

À écouter : L’Ocelle Mare (Ruminance)
http://www.myspace.com/ocellemare

Deux basses : l’une française, l’autre américaine conjuguées dans le cadre d’une résidence « Do it Yourself » accueillie par la Fabrique d’ Andrézieux-Bouthéon (que ferait-on sans elle ?). Contemporary garage rock est le concept retenu par les deux acolytes du projet.

KAI FAGASCHINSKI était seul maître à bord du “citron volant“ jusqu’à ce qu’il embarque CHRISTOF KURZMANN, Viennois à tendance réductionniste, par ailleurs fondateur du label Charizma, égaré à Berlin une nuit de Noël. Ainsi les deux commandants devinrent un seul et même commando ! Les effluves sonores du KOMMANDO RAUMSCHIFF ZITRONE transportent les bribes d’une chanson de ROBERTA FLACK que travestissent jusqu’à la recouvrir intégralement clarinettes et électronique (KURZMANN travaille sur un logiciel, lloopp, développé à partir de Max-msp). Sons ténus, grincements, scories, le citron volant nous balade en plein champ de météorites !

À écouter : First Time Ever I Saw Your Face (Quincunx)
http://kylie.klingt.org/pro-kommando.html

DAEVID ALLEN, HUGH HOPPER et ROBERT WYATT créèrent en 1963 un trio de free-jazz qui sera le point de départ historique de l'Ecole de Canterbury.
Dans la continuité de leurs aventures musicales avec GONG et SOFT MACHINE, ALLEN et HOPPER montent en 1998, soit trente-cinq ans plus tard, BRAINVILLE avec MARK KRAMER (SHOCKABILLY, BONGWATER...) et PIP PYLE (HATFIELD, NATIONAL
HEALTH, etc.). CHRIS CUTLER (HENRY COW), autre vétéran illustre de ces courants qui déniaisent la face du rock depuis plus de quatre décennies, a
pris la place du regretté PIP PYLE. En trio, il faut s’attendre à une rencontre explosive mélangeant psyché-rock, poésie dada et expérimentation
hautement excentrique. L’histoire se mordrait-elle la queue ? They did it again !

À écouter : Live in the UK (Voiceprint)
http://www.planetgong.co.uk/
http://burningshed.co.uk/hopper/

Ce duo spoken-text et musique est né de la rencontre à Jaffa entre l'artiste israélienne RUTH ROSENTHAL et le musicien français XAVIER KLAINE. Elle écrit et dit ses textes en anglais et en hébreu. Il compose et joue du piano et de l’harmonium. Chaque moitié de ce duo se fait le reflet de l'autre. Et consigne un endroit virtuel, hors du temps, sorte de cabaret secret, où l'essence des mots pèse de toute sa gravité. Où il est bon de se lover les yeux fermés pour en ressortir régénéré et serein. L’expérience du dedans.

À écouter : Winter Family / Spring is already gone, where are you ? (sub rosa)
http://www.winterfamily.info/
http://www.myspace.com/winterfamily

Le plasticien, vidéaste et artiste sonore malaisien LEE KWAN GOH compose depuis 2001 pour la compagnie de danse butoh NYOBA DANCE que dirige LEE SWEE KEONG. Mixette traitée comme instrument de musique en soi, parasites bouclés et petite douche de bruit blanc : une électro minimale, réconciliant les approches analogique et numérique, aussi lunaire que tendre.

À écouter : Internal Pleasures / Drone (avec TIM BLECHMANN)
http://www.geocities.com/gohleekwang/

Ancien carillonneur, CHARLEMAGNE PALESTINE a développé au piano une technique de martèlement d’accords générant résonances et harmoniques, dénommée “strumming“ qu’illustre le disque du même nom paru sur le label Shandar en 1976. Vertigineuse, enivrante ou extatique, la performance de ce pionnier du minimalisme (lequel collabora avec TONY CONRAD et PAN SONIC) nous entraîne à la poursuite du Son d’Or. Il est à parier que cette quête alchimique du son parfait, de ce drone absolu qui engloberait tout le spectre harmonique, sera avantageusement relayée par l’effet cathédrale des hautes salles du Musée de la Mine. Une expérience acoustique sacrée comme une plongée fascinante au centre du son. A ne pas rater !

À écouter : A Sweet Quasimodo… (Cold Blue) / Avec Tony Conrad : An Aural Symbiotic Mystery (Sub Rosa) / Strumming (New Tone)
http://www.charlemagnepalestine.org/

Le guitariste MASAYUKI TAKAYANAGI fut un élément aussi essentiel que perturbateur de la free music au Japon, celui qui remit en question cette pratique de façon radicale et politique. Il enseigna la guitare à OTOMO YOSHIHIDE, IMAI KAZUO et… SHIN'ICHI ISOHATA, l’un de ses derniers élèves. Dans le cadre de cette belle première rencontre, ISOHATA part du jazz, travaille l'idiome, déconstruit la langue, la tire vers l'inconnu, plus orfèvre que saboteur, à la différence de QUENTIN DUBOST, tiers du groupe SPEQTRUM, concentré, non sur la manière, mais sur le son, à ce qu'il permet et à ce qu’il ouvre.

À écouter : Shin'ichi Isohata/Aratori Toshimori : duo abstract jazz (o-musubi rec) / Dubost/Matthews/Rives/Zach : Dining Room Music (Creative Sources)

Trio d’improvisation né d'une résidence à Melbourne (accueillie par PHILIP SAMARTZIS, maître de conférence et coresponsable de la section art sonore du départment Art de l'Université RMIT). “Aussi longtemps que le triangle se maintient, tout se passe au mieux, comme il faut : l’inattendu survient lorsque le triangle s'aplatit, quand les angles s'ouvrent ou se ferment au point de le rendre plat comme l'horizon. Tenter le diable en l'aplatissant de toutes les manières, en l'étirant, en le secouant comme pour en faire tomber les fruits. Le chercher comme on dit "tu me cherches !". Une étoile, un galet, une pyramide...“

Ces trois là ne se confrontent pas, ils échangent. Ils savent le prix du risque, celui des générosités. Ils savent que sans la confiance et l’écoute, rien ne peut s’élever. Présents dans l’action, dans le jeu, dans sa sublimation, dans sa déchirure, dans son abandon. À chaque fois, ils iront là où ils ne pensaient pas aller. Ils s’étonneront de telle intonation, de telle courbe, de telle réponse. Vous l’aurez compris, ces trois là improvisent. Un art de l’improvisation qu’ils pratiquent comme ils respirent. 

 À écouter : Talk About The Listener Writer (Improjazz 002)

LE TIGRE DES PLATANES est un quartette acoustique qui recycle, de façon plutôt impertinente, des musiques increvables. L’ART ENSEMBLE OF CHICAGO, ROLAND KIRK, MEDESKI, MARTIN & WOOD ou l’incroyable vieux funk éthiopien des années 70 (THÉSHOMÈ METEKU, MULATU ASTATQÉ) sont quelques uns des Esprits que convoque LE TIGRE. Influence qui tombe à pic dans leur escarcelle, puisque ÉTENESH WASSIÉ, chanteuse azmari, est venue partager avec le groupe un répertoire de musiques éthiopiennes. Collaboration qui s’inscrit dans le cadre d’une création-résidence instiguée par FRANCIS FALCETTO (producteur de la belle collection Ethiopiques), au doux nom d'ethio-experience.

À écouter : Avec les Dents
http://www.myspace.com/tigredesplatanes

Le compositeur et plasticien américain RICHARD CHARTIER (Washington DC) joue sur la frontière étroite qui sépare musique et art sonore. Les sonorités extrêmes qu'il pratique – fréquences suraigues ou ultragraves à peine perceptibles – orientent l'écoute vers des régions acoustiques rarement visitées et aiguisent notre capacité à nous immerger au milieu de ces presque rien sonores.

À écouter : Levels(Inverted) (Lines)
http://www.3particles.com/

Performance récurrente quoiqu’ imprévisible et inopinée.

Des valises en carton ouvertes au public d’où émerge tout un dispositif de petites mécaniques simplissimes. Les moteurs suspendus n’entraînent que leur propre tournoiement. Le son des frottis frottas sur diverses surfaces est hypertrophié par l’amplification. Ça vibre, ça tremble, ça cliquette, ça roule. Ça crisse, ça siffle. C’est du petit vent, ce sont de petites feuilles dans le petit vent, de petits graviers qui roulent, une petite terre qui tremble. C’est un raz de marée dans une flaque d’eau.

Installation mécanique et sonore

Détournement de la roue de bicyclette, instrument central de cette belle installation sonore. Ecoutons le mouvement : mélodies distordues, fréquences, chocs, frottements, tensions, répétitions. Nous voyageons à travers un ensemble de roues devenues corps sonores, au milieu d’une boîte à musique. L’ensemble de roues nous joue de ses sons, rendant l’invisible, visible, et l’inaudible, audible.