Vendredi
9 juin 20h30 • ANTHONY PATERAS / NATASHA ANDERSON • TEMPSION • OPTRUM Samedi 10 juin 17h30 • BORIS JAKOBEK • MARK HOWELL / RIC BROWN Samedi 10 juin 20h30 • TRIO SOWARI • R&B : WARBURTON / PERRAUD / BERROCAL • BLURT • DORAVIDEO Dimanche 10 juin 17h • DOMINIQUE LENTIN / ANDREA MARTIGNONI • BORIS JAKOBEK • DUO… Dimanche 10 juin 20h30 • PIERRE-YVES MACÉ / QUATUOR PLI • TSUKI • CHARLES HAYWARD |
Nous
primes la tangente au cercle des quartiers du centre.
Jean-Luc Godard / Alphaville Prise de position extrémiste ou déduction inévitable, au lendemain des fièvres qui secouent nos populations, il serait temps d’admettre que beaucoup d’acteurs, pions embusqués dans leurs cases respectives, ne nous servent à rien, que leur immobilisme forcené bloque tout progrès tandis que ceux qui sentent, pensent, existent par eux mêmes sont seuls aptes à bousculer une culture en plein marasme. Le petit festival irréductible de Saint-Etienne est l’un de ces libres électrons et continue au faîte de bientôt 20 années (la première édition remonte à 1987), à forer des galeries souterraines – la vieille notion d’underground n’aura jamais été aussi actuelle – dans l’ancien puits Couriot, excavant des pépites, un travail relevant aujourd’hui plus de la taupe que de l’ornithorynque. Décor de film expressionniste, usine-fantôme, espace superbement signifiant et réceptif à ce que l’on y propose – force a été de le constater l’an passé – le Musée de la Mine est un de ces lieux chargés et magiques où l’on aime venir et s’attarder. Dénuées de têtes d’affiches (un choix qui n’est pas décisionnel mais inhérent, puisque ces musiques sont toujours en chemin, dans l’expérimentation du faire et non dans le consacré), les Musiques Innovatrices restent un espace en friche et en devenir, une zone franche où rien n’est formaté et où l’on pourra, l’espace du week-end du 9 au 11 juin, s’exporter les oreilles en toute impunité. Pour combien de temps encore ? Bruno Meillier
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RENSEIGNEMENTS / RÉSERVATIONS /TARIFS : TOTO N’AIME PAS LA SOUPE 28 RUE DES MARTYRS DE VINGRÉ, 42000 SAINT-ÉTIENNE 04 77 01 09 31 — 04 77 32 53 28 — ORNITOTO@FREE.FR PLACE = 10 EUROS PAR JOUR PASS TOTO = 20 EUROS (16 CONCERTS) ADHÉSION TOTO 2006 (OBLIGATOIRE) = 5 EUROS Dossier de presse Festival 2006 (PDF) |
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Vendredi 9 juin 20h30 |
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NATASHA ANDERSON flûte, voix, électronics ANTHONY PATERAS piano préparé |
NATASHA
ANDERSON / ANTHONY PATERAS (AUS)
Musique électroacoustique en temps réel. NATASHA ANDERSON relie sa flûte contrebasse à des traitements électroniques. Ses sons ténus, subtils, se tiennent sur le qui-vive aux frontières de la fréquence audible. ANTHONY PATERAS, autre savant fou de la scène de Melbourne, saute allègrement du domaine de la composition (comme en témoigne l’inspiré Mutant Theatre paru sur le label Tzadik en 2003) aux mondes de l’improvisation (cf. son duo avec ROBIN FOX il y a deux ans à ce même festival). Une rencontre passionnante. |
BLACK SIFICHI chant, électronics CHARLEY JAMES électronics EDWARD PERRAUD batterie FREDERICK GALIAY basse JEAN-PHILIPPE MOREL basse TEMPSION électronics, percussion, chant JEAN-CHRISTOPHE S. projections vidéo |
TEMPSION (F)
Experts patentés de toutes les pratiques musicales (du jazz à l’indus en passant par l'electro-dub), les sept membres de TEMPSION cultivent le gros son : deux basses, deux percussions et de l’électronique. Leurs compositions ponctuées de voix samplées, s’inscrivent entre CHROME, BLACK LUNG, MEAT BEAT MANIFESTO, INDOOR LIFE et ART BEARS et installent une atmosphère sombre et orageuse, prête à exploser. Les images ont été concoctées par le fleuron de la création vidéo contemporaine (MARC CARO, JEROME LEFDUP, ARYAN, DECO DAWSON). Œuvre d’art total à la frontière de l’irréel, le spectacle de TEMPSION vous aidera à franchir les portes de la perception. |
YOICHIRO SHIN batterie ATSUHIRO ITO optron |
OPTRUM (J)
Duo hardcore nippon, ouvertement bruitiste (refus de la moindre concession mélodique), travaillant sur la base obligée d’un volume et d’une lumière extrêmes. Créé en 98 par ATSUHIRO ITO, à l’origine plasticien, l’optron est un tube néon fluorescent lequel génère du son et donc de la musique. Flash visuel et sonore …en continu. |
Samedi 10 juin 17h30 |
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BORIS JAKOBEK tourne-disques, objets, laptop,
bricolage |
BORIS
JAKOBEK (F)
“Une catapulte fragile sans début ni fin Un bric à brac qui ronge ses deux rives Du désir au milieu d’un ruisseau” Installation comprenant tourne-disques préparés, micros, matériaux et objets récupérés plus quelques instruments bricolés ou modifiés. Le spectateur est invité à déambuler, à se positionner au milieu de ces dispositifs visuels et sonores, fragiles, contenant une grande part d’aléatoire comme de poésie. |
RICK BROWN percussion, électronics, chant MARK HOWELL guitare, trompette, percussion |
RICK BROWN / MARK HOWELL (USA)
Partenaires depuis plus de 20 ans dans des projets rarement improvisés (seule exception à la règle, un trio avec JOHN ZORN), RICK BROWN (RUN ON, V-EFFECT, FISH & ROSES) et MARK HOWELL (CURLEW, ZERO POP, TIMBER) ont, au fil des ans, développé le concept d’inconvenient music qui détoure dans le spectre sonore des paysages de beauté froide se métamorphosant avec lenteur (sons étirés, séquences). On peut à leur écoute déceler l’influence d’un MILES DAVIS ou d’un TERJE RYPDAL (période 70) mais aussi l’empreinte indélébile d’icônes nord américaines consacrées, telles BOB DYLAN ou SON HOUSE, sur le son du duo. |
Samedi 10 juin 20h30 |
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PHIL DURRANT ordinateur BERTRAND DENZLER saxophone ténor BURKHARD BEINS percussion, objets |
TRIO
SOWARI (CH/GB/D)
DURRANT aborde l’ordinateur comme un instrument acoustique, avec justesse et précision. DENZLER traite le saxophone comme un générateur de sons aux paramètres modulables. BEINS utilise des éléments de batterie comme résonateurs afin d’amplifier différents objets. Ayant développé un langage unique s’appuyant sur les registres les plus extrêmes de leurs instruments, ces trois musiciens ouvrent un espace analogique/numérique de liberté absolue dans lequel ils font évoluer des formes et des structures asymétriques. |
JAC BERROCAL trompette, chant EDWARD PERRAUD batterie DAN WARBURTON piano, violon |
R&B = RATS & BERROCAL (F/GB)
En quelques années EDWARD PERRAUD s’est imposé comme LE batteur rare et recherché capable d’en remontrer autant à ceux du prog-rock qu’à ceux de la musique improvisée. RATS est le duo sulfureux qu’il partage avec DAN WARBURTON, autre irrévérencieux notoire du jazz hexagonal. Point de salamalecs ni de superflu. Mais une autoroute spacieuse pour l’invité, un certain BERROCAL, trompettiste-équilibriste, généralement présent là où on ne l’attendait pas (la surprise est le propre de l’artiste avec un A majuscule) dont le talent et la démesure seront particulièrement titillés en pareil contexte. Prière de laisser tous vos a priori à l’entrée, ce trio risquant de les malmener quelque peu. |
TED MILTON chant, saxophone alto STEVE EAGLES guitare ROBERT LEITH batterie |
BLURT (GB)
BLURT fit partie de la vague de groupes qui, au début des années 80, prit le relais des punks et lança la cold wave (THE FALL, THROBBING GRISTLE, THIS HEAT, etc.). Leur Live in Berlin de 79 (trois sacs poubelles roses jetés au beau milieu du gazon anglais) reste un manifeste. 27 ans plus tard, guitare et batterie tissent les mêmes séquences robotiques sur lesquelles TED MILTON, acteur d’un cabaret de l’absurde, éructe, hurle, déclame ses poèmes puis embouche son saxophone afin d’en sublimer le cri. BLURT, une pratique “arty“ de la transe. |
YOSHIMITSU ICHIRAKU batterie, électronics |
DORAVIDEO (J)
DORAVIDEO est le nom d’un système de déclenchement vidéo couplé à une batterie. Conçu par TAKAYUKI ITO et YOSHIMITSU ICHIRAKU, qui fut le partenaire d’OTOMO YOSHIHIDE et SACHIKO M au sein du trio I.S.O., il permet à ce que chaque impact sur un élément de batterie (ex : grosse caisse pour play, caisse claire pour reverse, cymbales pour stop, etc.) influe sur la diffusion, entraînant un visionnage un peu secoué mais à chaque fois différent. Se souciant peu de l’image et de son contenu, ce programme nous ouvre à de nouvelles perspectives en opérant sur la forme (outil de l’esthétique finale) et non sur le fond. |
Dimanche 11 juin 17h |
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Présentation de l’album Un Fils de Constantine |
DOMINIQUE
LENTIN / ANDREA MARTIGNONI
Cet écho à la création présentée à la Fabrique d’Andrézieux-Bouthéon en 2003, fait partie d’un hommage au journaliste, historien et poète ALBERT-PAUL LENTIN, publié sous la forme d’un bel objet phonographique cette année. La partition sonore écrite par son fils, acteur des musiques nouvelles depuis le début des années 70 (DAGON, FILLE QUI MOUSSE, LES I, BEST BEFORE) et par ANDREA MARTIGNONI (LABORATORIO DI MUSICA E IMMAGINE) enchâsse des bribes de textes (se rapportant pour la plupart à des évènements de la guerre d’Algérie) dans un cadre de sons percussifs et électroniques. À écouter Un Fils de Constantine (NM 214 / Orkhêstra) |
BORIS JAKOBEK tourne-disques, objets, laptop,
bricolage |
BORIS JAKOBEK (F)
“Une catapulte fragile sans début ni fin Un bric à brac qui ronge ses deux rives Du désir au milieu d’un ruisseau” Installation comprenant tourne-disques préparés, micros, matériaux et objets récupérés plus quelques instruments bricolés ou modifiés. Le spectateur est invité à déambuler, à se positionner au milieu de ces dispositifs visuels et sonores, fragiles, contenant une grande part d’aléatoire comme de poésie. |
MATHIAS FORGE trombone CYRIL EPINAT guitare acoustique et électrique, skateboard |
DUO… (F)
Héritant de collaborations multiples conduites avec des musiciens, des peintres ou des danseurs (LI PING TING, NICOLAS DESMARCHELIER, JOËLLE LEANDRE, RENE LUSSIER, etc.), le duo roannais, pratique à sa manière les modes de conversion automatiques (sons acoustiques qui sonnent “électronique” ou inversement) propres aux tendances actuelles de l’improvisation. Cet instant composing dans l’air du temps trouvera sa juste résonance dans l’aire du lieu. |
Dimanche 11 juin 20h30 |
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LÉA CLAESSENS & SÉBASTIEN EGLEME
violons PHILIPPE BERGER alto ARNAUD MARCAILLE violoncelle PIERRE-YVES MACÉ composition, direction |
PIERRE-YVES
MACÉ / LE QUATUOR PLI (F)
Depuis la parution de l’album Faux Jumeaux (Tzadik) en 2002, l’art ambigu du compositeur prodige ne cesse de croître et de s’affiner. S’implantant dans la voie ingrate de l’harmonie dont on croyait depuis longtemps les canons ressassés jusqu’à l’usure, PIERRE-YVES MACÉ interroge, bouscule et reconfigure la matière acoustique (ici un quatuor à cordes) à l’aide de traitements digitaux, d’inserts d’enregistrements, de jeux sur l’espace et d’opérations de hasard, le tout n’étant pas sans parenté avec l’école américaine, de CAGE à ZORN. Cette création-première intervient suite à une résidence du QUATUOR PLI et de MACÉ à la Fabrique d’Andrézieux-Bouthéon. |
HANS KOCH clarinette basse, saxophone, électronics PAED CONCA guitare basse, clarinette MARGRIT RIEBEN électronics, percussion YOKO MIURA piano préparé |
TSUKI (CH/J)
Depuis la venue d’OTOLITHEN en 96, toutes les occasions d’inviter un projet du bassiste suisse PAED CONCA n’auront manqué le coche de la réussite. Cet excellent trio, aux improvisations dirigées, jouant sur un assemblage intelligent de sons et non sur une accumulation de clichés, fort de plus de 40 prestations en deux ans (score éloquent par nos temps de pénurie de lieux de concerts) sera complété, lors de cette première française, par le piano préparé de YOKO MIURA. |
CHARLES HAYWARD (GB)
Il s’est produit au début des années 70 avec PHIL MANZANERA ou GONG. Mais c’est en 76 que CHARLES HAYWARD fonda le trio THIS HEAT qui enregistra au studio de Cold Storage (creuset légendaire de la scène indus) des albums qui restent des références pour l’amateur de 7 à 77 ans, tous bords confondus (punk, rock indé, musique contemporaine). Après CAMBERWELL NOW, le batteur rejoint LASWELL et FRITH au sein de MASSACRE. Dans ce projet solo évoquant les expérimentations visionnaires de THIS HEAT, il joue de la batterie, chante et lance des boucles électroniques, opérant un savant mélange entre bruitages, ambiances sonores et attaques percutantes. |
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